IL CIMENTO DELL'ARMONIA ET DELL'INVENTIONE OP. VIII

Douze concertos pour violon et cordes composés par Antonio Vivaldi entre 1723 et 1725. Commençons par le très beau titre qui met en avant la volonté de Vivaldi de composer des mélodies harmonieuses mais aussi d'expérimenter de nouvelles voies compositionnelles.

A l'intérieur on retrouve dans les quatre premiers concerts "Les Quatre Saisons" qui comptent parmi les morceaux de musique les plus connus du répertoire classique.

Comme cela arrive souvent lorsqu'il s'agit de chansons très connues, le risque est qu'elles soient éclipsées par d'autres qui ne le sont absolument pas et méritent d'être écoutées de la même manière. Non seulement il vaut mieux ne pas snober non plus "Les Quatre Saisons", dont on les écoute il est vrai souvent mais en lambeaux pour l'usage et la consommation de ceux qui les transmettent mais pas de ceux qui les reçoivent.

Mieux vaut donc prendre du recul et écouter attentivement les concerts dans la version appropriée proposée par I VIRTUOSI ITALIANI.

Le Cetra Op. IX

« LA CETRA » Opéra 9 est un recueil de douze concerts composés par Antonio Vivaldi. Dans le titre original, la dédicace contient le texte suivant : « La Cetra. Concertos pour 3 violons, alto, violoncelle et orgue. Composé de DA Vivaldi Maître du Pio Ospitale de la ville de Venise et Maître de la Chapelle de la Chambre du SAS M. Prince Philippe Landgrave de Hesse Darmistadt".

Le recueil composé de 11 concertos pour violon et d'un concerto pour 2 violons, cordes et basse continue fut publié en 1727 et dédié à l'empereur Charles VI d'Autriche. En septembre 1728, Vivaldi rencontra l'empereur des Habsbourg Charles VI à Trieste ou dans ses environs, où l'empereur supervisait la construction d'un nouveau port. Carlo était un grand admirateur de Vivaldi et lui donna le titre de chevalier et une chaîne en or avec un médaillon et l'invita à visiter Vienne. À son tour, Vivaldi remit à l'empereur un manuscrit contenant un recueil de concerts intitulé « La Cetra ». Ce n'est sans doute pas un hasard si le compositeur a utilisé le même titre pour les Douze Concertos pour violon op. 9 « La Cetra » qu'il avait publiés un an plus tôt pour Le Cène d'Amsterdam avec une dédicace à l'Empereur. Selon Michael Talbot, spécialiste de Vivaldi, la lyre symbolisait le grand amour des Habsbourg pour la musique. Auparavant, en 1673, Giovanni Legrenzi avait consacré une première anthologie à l'empereur Léopold Ier de l'époque - également intitulée La Cetra. Talbot envisageait également l'utilisation de la scordatura dans la partie de violon. La pratique de la scordatura était une tradition populaire en Autriche et en Bohême, comme nous le savons grâce à la musique pour violon de Biber et Schmelzer. À propos de la rencontre singulière entre l'empereur Charles et Vivaldi à Trieste en 1728, l'abbé Conti écrit : « L'empereur parla longtemps de musique avec Vivaldi. On dit qu’il lui en dit plus en deux semaines que ses ministres en deux ans. »

L'EXTRAVAGANZA, OP. IV

«LA STRAVAGANZA» est le titre d'un recueil de douze concerts composés par Antonio Vivaldi entre 1712 et 1713, publiés pour la première fois en 1716 par Estienne Roger à Amsterdam sous le titre d'opéra 4 et dédiés à un noble vénitien Vettor Delfino. Dans le titre original, la dédicace contient le texte suivant : "Concerts consacrés à Son Excellence M. Vettor Delfino, noble vénitien par Don Antonio Vivaldi, violoniste et maître de concert du Pio Ospitale della Pietà de Vénétie".

Ce sont des concertos pour violon bien qu'intervienne occasionnellement un deuxième instrument soliste tel qu'un deuxième violon et/ou un violoncelle solo. La collection a la même structure que les deux autres qui ont donné une empreinte fondamentale à la production de Vivaldi. Il s'agit des très célèbres opéra 8 « Il Cimento dell'Armonia e dell'Inventione » et « L'Estro Armonico » opéra 3, tous deux plus célèbres que l'opéra actuel). Comme dans les deux autres recueils, chacun des douze concerts de la Stravaganza dure une dizaine de minutes.

LA SAVEUR HARMONIQUE Op. III

« L'ESTRO ARMONICO » est un recueil de douze concerts d'opéra 3 d'Antonio Vivaldi. L'instrumentation est un orchestre à cordes et un violon solo en 4 concerts, 2 violons solos en 4 autres (dont 2 également avec le violoncelle) et 4 autres concerts pour 4 violons solistes (également dans ce cas 2 concerts également avec le violoncelle). Le titre de l'ouvrage est un oxymore qui vise à mettre en évidence la recherche du point d'équilibre parfait entre deux besoins opposés : d'une part la créativité qu'est l'imagination pure qui se déchaîne en totale liberté et d'autre part les strictes contraintes mathématiques. dicté par les règles de l’harmonie.

Ces concerts connurent un succès retentissant dans toute l'Europe et grâce à eux le "Prêtre Rouge" fut pendant quelques années le compositeur le plus renommé. Ils marquent la transition du concerto Grosso au concerto solo. Le musicologue Alfred Einstein a écrit à propos d'un passage du troisième mouvement du concert numéro 8 : "c'est comme si dans une salle baroque les portes et les fenêtres s'ouvraient soudainement en grand et qu'on respirait une bouffée d'air frais". L’érudit vivaldien Michael Talbot est allé jusqu’à affirmer que ces œuvres constituent « peut-être la collection de musique instrumentale la plus influente de tout le XVIIIe siècle ».

L'Opéra 3 a été publié à Amsterdam par Estienne Roger vraisemblablement en 1711. Roger n'a en fait pas indiqué la date de publication mais seulement un numéro de commande et a également recyclé les numéros d'œuvres épuisées comme semble être également arrivé à Estro Armonico. Sa sortie a été annoncée par une annonce dans le journal londonien The Post Man. L'ouvrage a été réédité sans autorisation par John Walsh à Londres et à Paris sous le titre improbable « Les Troarmonico ».